Parole d'acteur
Professeure des écoles
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Christine Lassagne a enseigné à plus d’un millier d’enfants ! Son métier de professeure des écoles, c’est toute sa vie. Un métier de passion, fait de partage et de transmission.
« Quand on démarre une année, on embarque ensemble pour un long voyage. Je suis le capitaine et je veille à maintenir le cap. Mais sans mes petits matelots, je ne suis rien. C’est grâce à eux si j’ai tant progressé ! » confie-t-elle.
Ce métier d’instit’, comme on disait avant, s’est imposé à Christine Lassagne alors qu’elle était en faculté de droit.
« Sans conviction, j’ai passé le concours de l’École Normale en 1982... et j’ai été reçue ! J’ai commencé ma carrière près de Libourne, puis j’ai intégré l’école Montesquieu à Saige pendant 10 ans, avant de rejoindre Aristide Briand en 2001 ».
Pour Christine Lassagne, le CP demeure la classe la plus gratifiante. Une classe où les enfants apprennent à devenir de petits citoyens.
« En CP, j’ai trouvé ma place et ma classe ! » assure-t-elle. « En tant qu’enseignant, nous accompagnons les enfants sur le chemin de la sociabilisation et de la découverte. D’où l’importance de décloisonner l’école en menant des projets "hors les murs" : classe de découverte, musée, sortie nature... »
Cette vision d’un enseignement plus ouvert l’a également amenée à construire ses propres outils d’apprentissage, largement inspirés par la pédagogie Freinet.
« Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas les élèves d’autrefois. Avec les nouvelles technologies, ils ont accès à énormément de connaissances, mais se lassent vite. À nous de capter leur attention différemment ».
Le projet de « classe flexible » fait partie des initiatives que Christine Lassagne a portées pour enseigner différemment.
« Cette méthode s’appuie sur des rythmes d’apprentissage personnalisés. Il a fallu repenser tout l’aménagement de la classe, avec des espaces dédiés à la lecture, l’écriture, les maths... » explique-t-elle.
La philosophie de cette pédagogie ? Liberté de mouvement en classe, apprentissages par petits groupes, entraînement en autonomie.
« Toutes les deux ou trois semaines, l’enfant reçoit un planning de travail qu’il réalise dans l’ordre qu’il veut. À la fin de chaque atelier, il s’auto-corrige ou photographie le travail effectué, et je valide ! Cet apprentissage favorise l’autonomie, l’entraide et l’empathie ».
De sa longue carrière, Christine Lassagne ne retient qu’une chose : du haut de leurs 6 ans, les enfants sont les plus grands philosophes du monde...